Si le parcours qui amène à être parent est stimulant, il peut aussi devenir quelque peu étourdissant. C’est pourquoi Maria Littlechild et Lazarus Potts se sont inscrits au programme La petite enfance de Maskwacis quelques mois après la naissance de leur premier enfant. Dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, les visiteuses et les participants ont fait preuve de prudence, ce qui a permis de poursuivre les visites, mais virtuellement.
« Tijua nous aide vraiment beaucoup, affirme Maria. Elle fait des appels FaceTime avec nous pour passer en revue les cartes de la boîte à outils du programme. Parfois, elle nous apporte même de la nourriture. »
Tijua Omeasoo est visiteuse pour les membres de cette famille. Elle dépose régulièrement à leur porte des aliments nutritifs, des recettes saines et d’autres provisions qui favorisent leur santé et leur bien-être. Mère de quatre enfants, Tijua a un don particulier pour guider les parents durant les hauts et les bas de leur vie, comme si elle était membre de leur famille élargie.
Pleins feux sur le rôle de père
L’acquisition de connaissances parentales est une composante essentielle du programme La petite enfance. L’éducation prénatale et postnatale permet aux familles d’acquérir des compétences, comme savoir repérer les indices et les signaux provenant des nourrissons, adopter une bonne alimentation, offrir un environnement de sommeil sécuritaire ou découvrir des trucs pour arrêter les pleurs de bébé. En plus de ces leçons, une attention particulière est accordée à la valorisation des pères au sein de leur communauté.
La recherche sur le développement du jeune enfant et de son cerveau a montré que l’engagement positif des pères peut avoir des effets durables sur la vie de leurs enfants. « Les papas veulent se sentir fiers. Ils veulent qu’on leur dise qu’ils font du bon travail, dit Annette Morin, une autre visiteuse du programme à Maskwacis. Mais dans bien des cas, personne ne leur a dit quel était leur rôle. »
Le programme est conçu pour soutenir les papas en les invitant aux visites, en les accueillant dans les rencontres de groupe et en les rassurant dans leur nouveau rôle.
Comme le souligne Lazarus, le renforcement des connaissances parentales profite à tous les membres de la famille. Il dit apprécier la reconnaissance qu’on accorde à son rôle. « Ça me rend heureux d’être présent pour soutenir toute ma famille et d’agir pour le bien-être de mon enfant. »
En lien avec la culture
La famille Littlechild-Potts est ravie que le programme mette en valeur la culture crie. Leur garçon aîné commence à marcher et à parler, et ses parents l’aident souvent dans son apprentissage en utilisant l’une de leurs cartes favorites de la boîte à outils, « Compter en langue crie ».
« Nos enfants doivent connaître leur culture et la langue crie. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui la parlent couramment. »
Les rencontres de groupe du programme sont l’occasion de renforcer les liens sociaux et culturels. Après avoir participé aux ateliers de couture, Lazarus porte une meilleure appréciation sur un métier traditionnellement réservé aux femmes. À l’avenir, il espère que davantage d’hommes de la communauté apprendront à coudre. « Les hommes n’ont pas l’occasion de coudre tous les jours, ajoute Lazarus. Ça nous change les idées et c’est une excellente façon d’exprimer notre créativité ! »
La famille s’agrandit
Lorsque la situation l’exige, les visiteuses du programme aident les parents, comme Maria et Lazarus, à prendre des décisions concernant la planification familiale, l’éducation et leurs aspirations professionnelles, et à réaliser leurs projets personnels.
Pour l’instant, les visites virtuelles périodiques de Tijua assurent la tranquillité d’esprit de Maria et de Lazarus, qui se préparent à la naissance de leur deuxième enfant. « Depuis l’arrivée de notre petit dernier, je m’étais un peu éloignée du contenu de certaines cartes de la boîte à outils. Tijua a pris le temps de le revoir avec moi », affirme Maria.